A l’arrivée comme au départ de la clinique psychiatrique où j’ai passé trois semaines, j’ai fait l’expérience d’une forme de voyage entre deux mondes. Le monde habituel de ma vie quotidienne et le monde médicalisé où j’étais traité. Cette expérience marque un point de rupture dans mon existence, aux côtés de nombreux autres depuis tant d’années. La rechute de cette année a été la plus violente de ma vie et j’ai toutes les raisons de ne pas vouloir réitérer mon comportement d’addict qui se met constamment en danger. La confiscation de ma cigarette électronique, les nouveaux médicaments, le soutien du personnel soignant : tout cela a posé les bases d’une abstinence solide et durable. J’éprouve encore des moments de craving mais je les gère facilement. En prenant du recul, je réalise que malgré mes réticences, ce séjour m’a fait du bien. Je peux désormais continuer ma vie dans un corps nettoyé des produits psychoactifs de l’addiction. J’ai déjà commencé, prudemment, à réduire un médicament. Pour la gestion de mon traitement, je verrai cela avec mon médecin traitant.
Le sentiment qui domine à l’heure actuelle c’est que je suis enfin de retour dans une forme de normalité psycho-corporelle. Ce sentiment est précieux car il me rend mes aptitudes et me permet d’envisager l’avenir avec positivité. Je vais continuer mon suivi en ambulatoire auprès de mon CSAPA, je ne suis donc pas sans ressources en cas de difficultés. Le plus important est de réaliser que les conséquences de mes addictions sont potentiellement très graves, surtout lorsque je me remémore certains épisodes relatés dans ce blog. Il est encore trop tôt pour crier victoire, mais au fond de moi, je suis convaincu d’être sur la bonne voie, celle de la réalisation de soi et de l’épanouissement.
