Jour 10 et 11 : de l’anxiété à la fragile stabilité

Hier mon médecin a lourdement changé mon traitement pour que mon angoisse diminue. Heureusement, cela a fonctionné. Cela ne m’empêche pas de ressentir des pic d’anxiété ici et là mais c’est déjà bien mieux que de ce j’ai ressenti depuis jeudi dernier. Ce qui m’arrive est lourd et dur dans un environnement enfermé, où la solution au moindre problème est médicamenteuse. Les activités proposées sont futiles. Les psychologues sont en arrêt maladie ou en grève, bref mon hospitalisation a le défaut de toutes les hospitalisations : un environnement anxiogène et très médicalisé, d’autres patients étranges, et je ne pourrais pas récupérer ma cigarette électronique, dont la confiscation a généré un syndrome de sevrage à la nicotine. Imposer un nouveau sevrage, de force, sans considération de l’histoire personnelle du patient ni aucune approche clinicienne révèle une incompétence totale. Je n’ai qu’une hâte, c’est de pouvoir quitter cet endroit carcéral et autoritaire. Je pense en sortir le 10 ou 11 juin, ce qui m’aura fait en tout plus de trois semaines à endurer ce calvaire.

Normalement je suis libre de quitter l’établissement à tout moment, mais mon sac a été remporté chez moi et je ne peux pas me déplacer de manière autonome, je dois donc attendre le retour de vacances de mes parents afin de pouvoir sortir d’ici. Au pire je tenterais une sortie plus rapide, mais cela me semble compliqué à l’heure actuelle sans sac ni moyen de transport. Cette clinique m’inflige supplice après supplice et mon psychiatre a une théorie des addictions très éloignée des principes de la réduction des risques. Cet environnement délétère me demande beaucoup de force et de patience mais surtout, ne me permet pas d’aller mieux, 11 jours après mon entrée, on état n’a fait qu’empirer, à part aujourd’hui ou les six médicaments que je prends désormais ont eu raison de mon syndrome d’anxiété généralisé.

Désormais je suis temporairement stabilisé avec de la chimie à haute dose : paroxétine, olanzapine, diazépam (Valium), prégabaline, loxapac et lepticur. Pour moi qui souhaitait alléger mon traitement, me voilà dans une impasse. Cette clinique n’est pas adaptée pour traiter des addicts, parce qu’en imposant par la force l’abstinence, on ne fait que préparer la prochaine rechute. C’est justement pour éviter que mon ressentiment et ma frustration prennent trop d’ampleur que je vais essayer de m’accrocher pour tenir encore une semaine de plus et ensuite, partir le plus vite possible d’ici, car c’est mon choix, mon ressenti et ma perception de cet environnement qui me fait du mal sous l’apparence du soin.

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