Jours 17 et 18 Anhédonie et contingences

Mon traitement médicamenteux a cet effet de me rendre imperméable aux émotions d’origine interne ou externe. Je suis comme recroquevillé dans une bulle de glace carbonique, le monde extérieur, celui des gens qui se croient normaux, m’est devenu tout à fait étranger. Dans cette bulle chimique, mon état est stable et je n’ai désormais plus d’anxiété ni d’akathisie, ce qui représente un immense soulagement. Par ailleurs, je n’ai aussi ni plaisir ni déplaisir dans cette situation de béquille médicamenteuse.

Autre fait marquant, je ne pourrais pas sortir de la clinique le lundi 10 juin à cause d’un cambriolage dont on été victimes ma mère et mon beau-père dans leur maison (où je suis aussi logé). Les bandits ont mis la maison sans dessus-dessous et ont volé un ordinateur, de bijoux et certains de mes vêtements (manteaux, short, tee-short). Ma date de sortie est donc repoussée au jeudi 13 juin, le matin, le temps qu’un minimum de rangement ait pu être fait. Ce sera aussi l’occasion d’ajuster mon traitement si nécessaire.

Voilà les brèves nouvelles que je peux partager à ce stade. Ma frustration initiale dans la clinique s’est transformée en un exercice de patience dans un confort limité mais réel. Je vis chaque journée au présent, en essayant de profiter de l’encadrement médical spécialisé dont je dispose.

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