Mon état est désormais stabilisé et je pourrai quitter demain la clinique sereinement. J’ai apprécié ces quelques derniers jours de prise en charge, essayant de voir les aspects positifs de mon hospitalisation. En voici quelques uns :
Ce séjour en clinique a été l’occasion d’un travail d’introspection qui, faute de psychologue, s’est déroulé avec l’aide de mon psychiatre, un homme très compétent et également bienveillant. Je disposerai demain matin d’une ordonnance de sortie pour mes médicaments. Avec le psychiatre, nous avons établit un plan pour réduire le neuroleptique et les deux médicaments associés qui limitent ses effets secondaires. Il va falloir de la patience pour réduire le traitement, mais c’est bien vers cet horizon que je me dirige. Une fois le neuroleptique éliminé, je reviendrai à un traitement de fond, de long terme avec l’association entre régulateur de l’humeur, anti-dépresseur, et anxiolytique.
Je suis content de quitter la clinique sur une note positive. Tout ceci, et malgré mes vaines réticences, a été et sera utile pour l’avenir. J’ai pu rencontrer d’autres addicts, essentiellement alcooliques, et partager ma propre histoire. Comme on le dit souvent, parler, c’est se libérer. Je tiens à souligner le rôle charnière, les fondations de toute l’équipe de soins que sont des infirmiers et infirmières. Sans eux, pas de soin ni de clinique. C’est eux que j’ai vu cinq fois par jour pendant trois semaines et c’est avec eux que le lien social le plus qualitatif s’est développé.
Je vais donc retrouver ma liberté (et ma responsabilité corrélative) avec plus de joie de vivre. Il est vrai que la prise en charge psychiatrique est lourde en règles, que des pluies de médicaments balayent nos synapses, et donc qu’un temps d’adaptation est nécessaire. Ceci dit, je recommande ce type de séjour de plusieurs semaines pour les personnes qui rechutent et ont un long historique d’addictions.
Pour ma part, je ne suis pas encore tiré d’affaire, un devoir de vigilance s’impose à moi et je dois surveiller mes pensées permissives qui me poussent à la rechute (le craving). Ce n’est pas un exercice facile mais je suis convaincu d’être sur la voie du mieux-être, du mieux-vivre afin de pouvoir oublier les addictions et conduire une vie paisible.


