Jours 5, 6 et 7 : ennui serein

Mon séjour en clinique psychiatrique se passe bien, mais il s’avère déjà long alors que seulement une semaine s’est écoulé sur les 4 ou 5 prévues par mon médecin psychiatre. L’idée de la clinique est simple : offrir une prise en charge complète de l’ensemble des besoins élémentaires, et laisser le temps faire son œuvre. Pour les addicts, c’est l’assurance de ne pas pouvoir rechuter. Pour les dépressifs c’est l’assurance ne pas pouvoir tenter de ce suicider, et ainsi de suite pour les autres psychopathologies. Les activités proposées sont très éparses et peu intéressantes, à part les activités de psycho-éducation ou « d’éducation thérapeutique » qui ressemblent à des petits cours de psychologie interactifs et accessibles à tous. Malheureusement ce type d’activité ne couvre que deux heures par semaine.

Les psychologues de la clinique ne sont pas disponibles actuellement pour animer les groupes de paroles ou d’autres activités, ce qui limite fortement de le choix. Je consacre l’essentiel de mon temps à des lectures ou au visionnages de séries télévisées, ou à regarder ces jours ci des match de tennis à la TV puisque Roland Garros a commencé. Mon psychiatre me rend visite tous les jours pour évaluer mon état, ce qui montre son engagement thérapeutique à mon égard. Peu importe que ces visites soient courtes, elles ont le mérite d’exister. Je discute davantage avec les infirmiers et infirmières qu’avec les autres patients, repliés sur eux-même et difficiles d’accès, sauf au cours de certaines activités.

L’expression « prendre son mal en patience » n’a jamais été aussi vérifiée que dans l’expérience que je traverse en ce moment. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, de mettre à l’écart toute possibilité de rechute. Sachant que la probabilité d’une rechute est proportionnelle à la distance temporelle d’avec le sevrage, il sera moins probable que je rechute à mon retour de la clinique que les jours qui précédaient mon entrée. On peut donc considérer cette prise en charge hospitalière comme un tremplin vers une abstinence solide et durable, du moins je l’espère.

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