Le cycle de l’addiction

Voici un schéma pertinent qui aborde l’addiction comme une succession de cycles. Le schéma présente une instance de ce cycle, qui peut se répéter à l’infini. Il est issu de l’ouvrage « Les conduites addictives », d’Alain Morel et Jean-Pierre Couteron (2008) aux éditions Dunod, page 79

Les auteurs développent l’idée qu’il est possible d’intervenir à toutes les étapes du cycle de l’addiction, en prenant toujours en compte la pluralité des dimensions de la pathologie, à la fois biologique, psychologique et sociale. Voici un extrait de leur commentaire de ce schéma, page 80 :

« Selon les événements de sa vie et en saisissant des opportunités qu’ils offrent ou qu’il peut susciter lui-même, le sujet peut apporter des réponses à ses problèmes et subir moins de tension. Il peut atténuer l’impact ou l’intensité du stress occasionné par ses problèmes. Il peut trouver des solutions alternatives au recours à des réponses immédiates [les drogues], des réponses plus dynamiques, c’est-à-dire ouvrant davantage à une diversité de ressources pour obtenir des satisfactions et par des moyens comportant moins de contre-effets, moins d’effets secondaires, moins de risques [que l’addiction]. Il peut aussi, par une action directement sur le cycle biologique, desserrer l’étau du besoin physiquement ressenti, soit avec un substitut chimique (quand il en existe) qui déplace la dépendance et réduit l’intensité du craving, soit en aidant au sevrage (la récupération) et à son maintien. Les modalités de sortie du cycle sont très nombreuses et sont généralement d’un impact partiel, ce qui nécessite souvent de les combiner. »

Souvent, la prise en charge pluridisciplinaire dans un CSAPA (Centre de Soin, d’Accompagnement et de Prévention des Addictions) permet d’agir sur les différentes dimensions du cycle de l’addiction. Pour ma part, le travail avec une éducatrice spécialisée va se focaliser sur la vie quotidienne et sociale, les moyens concrets de résoudre les problèmes, le travail avec le psychologue se concentre sur le sens donné aux comportements pathologiques et les expériences vécues, et le travail avec l’addictologue permet un suivi médical. Cet accompagnement par plusieurs personnes me donne le sentiment d’être soutenu par une équipe et s’avère plus efficace qu’une approche uniquement psychothérapeutique, que j’avais tenté sans succès avec une psychologue exerçant en libéral, avant d’être accompagné par le CSAPA sur une durée de plusieurs années.

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