Voici une citation de Saïet, Mathilde (2023). Les addictions. Presses Universitaires de France. coll. Que-sais je ?
« Qu’il s’agisse de la déréalisation de l’expérience hallucinogène, de l’anesthésie des opiacés, de l’euphorisation des psychostimulants, l’expérience psychotrope offre à la fois une sensation physique de plaisir et une expérience de distorsion des rapports à l’autre, au temps, à l’espace et au corps, processus de détachement passager entre la réalité et le vécu subjectif.
Ce « voyage sensoriel » indicible a naturellement inspiré des écrivains comme Maupassant, avec l’usage de l’éther, et suscité des expérimentations au service de la création littéraire, comme Henri Michaux avec son « œuvre mescalienne », mais aussi d’autres illustres utilisateurs tels Antonin Artaud ou Jean-Paul Sartre
Henri Michaux :
Il reçoit à plein flot. Ses canaux se remplissent. C’est une sorte de miséricorde. Et c’est comme un ensoleillement. Vaste venant d’un incroyablement vaste : il se passe une insémination cosmique. Une immense tranquillité a atterri. Fusion des oppositions. Plus d’obstacles. Telle une eau infiniment calme, qui se mettrait périodiquement en mouvement, d’un mouvement infiniment petit… Désarmant, l’Infini. Et cet Immense navigue (Misérable miracle, 1956) »
