C’était il y a quelques jours seulement, et cela a frôlé la tentative de suicide. Le déclencheur est une discussion familiale qui a mal tourné pour moi, anticipant des propos culpabilisants sur mes addictions. Peu importe les personnes en cause, ce qui compte, c’est ma réaction très dangereuse qui aurait, encore une fois, pu me conduire à la mort. J’étais dans un état de colère extrêmement fort, une véritable rage qui me dépassait totalement et dont je soupçonne l’ampleur d’être liée à mon traitement médicamenteux. Pour le dire simplement, j’étais hors de moi.

Revenant le matin même de la pharmacie, j’avais à disposition suffisamment de médicaments pour une tentative de suicide. J’ai fait le calcul : avec ma prescription de 30 mg de diazépam (Valium) par jour avec une pilule de moins pas semaine, j’avais dans les deux boîtes fournies par la pharmacie 14 pilules en trop, soit 140mg, là où la dose maximale autorisée est de 40 mg en psychiatrie. Après avoir marché de long en large dans ma chambre, j’ai fini par craquer : j’ai pris en 3 prises les 140 mg de Valium. Et puisque je n’en ressenti pas les effets tout de suite, je rajoutais à cela 100 mg de fluoxétine, au lieu de 60 mg au maximum indiqué. J’ajoutai également 900 mg de quétiapine soit 3 comprimés de 300mg au lieu d’un seul. Je pris aussi 7.5 mg d’olanzapine, ma dose prescrite. Pour ajouter encore au désastre, je bus une gorgée d’alcool à 70% dédié un usage médical (impossible d’en boire plus, tellement le goût est horrible et la substance irritante). De quoi passer très proche de la mort, et de déclencher les effets secondaires les moins fréquents pour tous ces médicaments.

Fait inédit, je passai directement de mon mal-être provoqué par la colère au mal-être médicamenteux, sans aucun effet de bien-être ou de calme recherché. Voici donc les symptômes que je développai :
Le soir même :
addictions

Le lendemain :
addiction/

Il ne suffit pas de dire que l’automédication est mauvaise, dangereuse ou interdite par les professionnels, il s’agit ici de témoigner de l’horreur que l’on peut vivre en ayant recours à un excès de médicaments pour résoudre un problème qui n’existe même pas. Ce n’est pas vraiment une addiction puisque l’évènement est ponctuel, mais cela s’inscrit très bien dans les conduites addictives dont je souffre depuis des années. Pour rappel, le diazépam (Valium) m’a été prescrit une première fois par un service d’urgence à l’hôpital pour traiter un symptôme de dépersonnalisation. Avec mon historique de 15 années d’addiction, je suis devenu addict à la substance immédiatement. L’hôpital avait, dans l’état de saturation du service d’urgence, surtout intérêt à me faire sortir le plus vite possible, du moins c’est l’impression que j’ai eu.


