Premier jour : nouveau sevrage et règles strictes

Je termine ma première journée de mon séjour d’un mois dans une clinique psychiatrique dans les alpes. Ce séjour ne s’annonce pas facile. Après mon premier entretien avec mon psychiatre référent, il a décidé de me confisquer l’ensemble de mes cigarettes électroniques, des e-liquides et de tout le matériel associé. A la place, j’ai un patch de nicotine pour une durée de 24h et des comprimés mentholés à sucer et contenant aussi de la nicotine. Je précise que je n’ai jamais passé une journée depuis 2017 sans ma cigarette électronique. Le craving ainsi généré est donc très fort. Le manque est comblé par les comprimés et le patch, mais cela compense le manque physique et non le manque psychique. Même la consommation avec des e-liquides neutres en nicotine (qui n’est pas le problème) m’a été refusée. Cette décision est motivée par le fait que pour mes addictions, la cigarette électronique en a été le vecteur principal, qu’il s’agisse de cannabinoïdes ou d’opioïdes. Cette rupture dans mes habitudes m’a miné le moral, mais j’y survivrai.

Mon séjour dans cette clinique s’apparente beaucoup plus à une hospitalisation que ce que j’avais imaginé. Les repas sont apportés directement dans les chambres, où l’on passe la plupart de notre temps, semi-confinés. Les quinze premier jours, toute sortie de l’enceinte de l’établissement est interdite aux patients. Les objets coupants, dont mon rasoir, m’ont été confisqué pour des raisons de sécurité. Je n’ai pas pu garder mes coussins, mes couvertures et nombres d’ustensiles que j’avais emmené dans mes affaires, qui ont été fouillées entièrement dès mon arrivée. Tous mes médicaments personnels ont été aussi refusés et sont donc retournés à mon domicile avec mes parents qui m’ont emmené ici.

Les traitements médicamenteux sont gérés par les infirmiers et infirmières, très aimables et souriants, qui nous les apportent aussi tout au long de la journée. Aujourd’hui, j’ai réalisé un test urinaire et deux prises de sang, ainsi qu’un électrocardiogramme. J’ai eu à nouveau la visite de mon psychiatre que j’avais vu hier, afin qu’il m’explique sa décision de confiscation de mon matériel de cigarette électronique. J’ai également eu une consultation de médecine générale avec un examen complet du corps et des constantes vitales.

Pour cette première journée, le focus a été médical. Dès demain je me suis inscrit à des ateliers. Je ferai donc l’atelier « exprimer sa colère » et « psycho-traumatisme ». Je pense que je verrai aussi des psychologues mais je ne sais pas quand. Le temps va être long et j’ai déjà hâte de sortir de cet environnement ultra-médicalisé. Finalement ce n’est pas la cure relaxante que je m’étais imaginé mais une véritable prise en charge médicale complète. Pour le moment je me concentre sur l’adaptation à la réalité si différente que ce que je m’étais projeté.

Le site de la clinique, sur les pentes d’une montagne est très beau et il y a un panorama magnifique. Pour conserver l’anonymat de ce blog, je ne publierai pas de photos de mon séjour. Les repas sont similaires à ce que l’on trouve dans les hôpitaux, pas très appétissant, mais suffisant pour rester en bonne forme.

Voilà une image qui illustre très bien l’ambiance générale.
Les couloirs de la clinique sont assez similaires à cette image.

J’essaierai de publier régulièrement des billets de blog, mais compte tenu de mes conditions de séjour et de mon humeur, je ne peux pas vous garantir des comptes-rendus quotidiens pour le moment.

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