Addiction et responsabilité

L’addict perd, dans la confusion de l’altération de sa conscience et de ses pensées, tous sens des responsabilités. Or la responsabilité est la conséquence de l’exercice de la liberté. Sans liberté, il n’y a pas de responsabilité, c’est ce qui distingue les êtres humains de l’ensemble des autres êtres vivants. La rémission de l’addiction dans l’abstinence doit conduire à une rééducation à l’exercice de la liberté et de son corrélat : la prise de responsabilité. Cela ne peut pas se faire sans aide, notamment matérielle et financière. On distinguera ainsi les addicts qui ont la chance de disposer d’un entourage aimant et aidant des addicts plus démunis qui doivent affronter les méandres des services sociaux et de leurs administration afin de pouvoir survivre.

Le début de l’abstinence, que j’expérimente en ce moment, est une période très sensible. Le besoin de routine, de calme, de sérénité doit conduire à éviter toutes les situations potentiellement conflictuelles qui peuvent aisément générer le cycle de la colère qui conduit à la dépression qui conduit au craving qui conduit à la rechute. Cette phase d’initialisation de l’abstinence requiert donc une part de chance et une part d’intervention des aidants qui doivent se mobiliser pour garantir un environnement sécurisé sur le plan psychique et tout particulièrement affectif. Il faudra dans ce cadre à tout prix éviter les personnalités toxiques, les personnes qui créent des problèmes, et celles qui ne comprennent pas les addictions.

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