Boulimie de lecture et soif de connaissances

Alors que je me dirigeai progressivement vers l’abstinence, et hors de la semaine horrible d’intolérance à la buprénorphine, je me suis lancé depuis le début du mois de mars (conjointement à ce blog) dans une véritable boulimie de lecture. J’ai très largement choisi de lire sur le thème des addictions et de l’addictologie, mais je me dirige désormais vers des thématiques plus diversifiées. Ces lectures ne sont pas que des lectures linéaires, car afin de pouvoir retenir et apprendre des connaissances, je prends des notes pour les ouvrages qui me semblent les plus intéressants et pertinents, peut-être dans le projet un jour futur d’écrire mes propres essais.

Voici la liste de mes lectures depuis le début du mois de mars ; certains ouvrages ont fait l’objet de notes de lecture sur ce blog (en lien).

  1. Cerveau, drogues et dépendance*, Lucas Salomon, 2010, édition Belin, Pour la science.
  2. Les Addictions*, Mathilde Saïet, 2023, éditions Presses Universitaires de Frence, collection Que sais-je ?
  3. Psychopathologie des addictions*, Jean-Louis Pedinielli, Georges Rouan, Pascale Bertagne, 2017, édition Presses Universitaires de France.
  4. Psychanalyse des addictions*, Gérard Pirlot, 2019, édition Dunod.
  5. Psychopathologie des addictions : 12 cas cliniques, sous la direction de Lydia Fernandez, 2010, édition In Press.
  6. Les affranchis, addictions et clinique contemporaine*, Thierry Roth, 2020, édition Erès.
  7. Addictologie en 47 notions*, Alain Morel et Jean-Pierre Couteron, 2019, éditon Dunod
  8. Les thérapies cognitives et comportementales*, Jérome Palazzolo, 2020, édition Presses Universitaires de France, collection Que sais-je ?
  9. Psychologie et spiritualité, fondements, concepts et applications*, sous la direction de Nicolas Roussiau et Elise Renard, 2021, édition Dunod
  10. L’illusion du bloc bourgeois, alliances sociales et avenir du modèle français, Bruno Amable et Stefano Palombarini, 2018, éditions Raison d’Agir.
  11. Où va le bloc bourgeois ? Bruno Amable & Stefano Palombarini, 2022, éditions La Dispute, collection Entretiens.
  12. Les conduites addictives*, Alain Morel & Jean-Pierre Couteron, 2008, éditions Dunod
  13. Cliniques de l’extrême*, Vincent Estellon & François Marty (dir), 2012, édition Armand Colin, collection Regards PSY.
  14. Libres d’obéir. Le management, du nazisme à aujourd’hui*, Johann Chapoutot, 2020, éditions Gallimard
  15. Addictions : prévenir la rechute, programme en 10 séances*, Chiron, Guilbaud, Chauchard, Gaillard & Naudin, 2022, éditions De Boeck Supérieur
  16.  Les psychonautes, Sinziana Ravini, 2022, PUF, Perspectives Critiques
  17. L’aide-mémoire de la réduction des risques en addictologie*, Alain Morel, Pierre Chappard, Jean-Pierre Couteron (dir), 2012, éditions Dunod.
  18. Le normal et le pathologique*, Georges Canguilhem, 1966, éditions PUF, Quadrige.
  19. La réalité de la réalité, confusion, désinformation, communication, Paul Watzlawick, 1978, édition du Seuil, coll. Point Essais.
  20. Le thérapeute et le soin de l’âme, Introduction à la logothérapie et à l’analyse existentielle*, Viktor E. Frankl, 1982, édition Dunod, 2019, coll. Interéditions.

Les livres avec une astérisque indiquent que j’ai pris des notes dans un fichier word. Mes notes de lecture oscillent entre 10 et 20 pages dans une police de taille 11.

Cette boulimie de lecture correspond à un besoin psychique : celui de me prouver que je dispose toujours des capacités cognitives et intellectuelles qui m’ont toujours caractérisé et qui sont la figure de proue de ma personnalité. Outre mon séjour en clinique, où je ne pourrais pas maintenir ce marathon de lecture, j’envisage de continuer sur cette lancée durant tout l’été et si possible, jusqu’à la fin de l’année. Ma curiosité n’a pas de limite. Ma liseuse électronique comporte environ 1200 ouvrages dont les œuvres complètes de la plupart des grands philosophes et écrivains des XIXe et XXe siècles. Il est évident que je n’aurais pas assez d’une seule vie pour tout lire, ce qui m’oblige à sélectionner mes lectures.

Mon abonnement à la bibliothèque universitaire de ma ville est d’une grande aide : en effet, c’est dans une bibliothèque universitaire que je trouve les connaissances les plus abouties et les références qui me paraissent les plus intéressantes. En revanche, il n’est pas question pour moi de tirer la moindre prétention de ces lectures, il s’agit d’une activité qui joue contre les addictions, qui m’occupe l’esprit, complète le sens que je donne à mon existence, et réalise mon désir de comprendre la relation entre soi-même, les autres et le monde. Il y a en outre, dans ma culture personnelle, des manques à combler, des auteurs que je connais de nom mais que je n’ai pas encore lu. On peut citer l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau ou de Victor Hugo comme exemples de ces manques.

La lecture me procure du plaisir, elle me comble du bonheur de trouver du sens à la vie, elle m’épanouit dans ce que je considère comme les travaux de nos plus illustres prédécesseurs et de nos plus illustres contemporains. Parfois, je lis des livres un peu par hasard, pour laisser la contingence agir et me surprendre. C’est important de ne pas tout planifier, de ne pas céder à l’illusion du contrôle total de nos activités. La lecture m’émerveille, me fascine, me passionne. Ce n’est pas seulement une question de temps, c’est aussi une question ontologique. On trouve dans les livres des compléments d’être qui agissent comme les plus naturels et les meilleurs médicaments contre l’anxiété. Afin de lutter de manière durable contre le craving et les rechutes, je ne dois pas abandonner cette passion, il en va de la durabilité et de la solidité de mon abstinence, tout comme de ma santé mentale de manière générale.

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